Poèmes

Solène


Par la lucarne nargue la Lune.
Sa lumière sélène
Éclaire Solène
Comme le Soleil les dunes.

Elle rêve.
Je gravite.
Solène,

Au périhélie perpétuel, au mépris des lois
Le Soleil et les autres, c’est toi.


Lucie

Quatre hauts rideaux de branches
A travers lesquels se penchent
Les lumières qui ravissent

Un petit tapis de mousse,
Et quelques timides pousses
D’un tronc résineux jaillissent
Entre si tu veux, ici est ma maison.
Ses cheveux sont des tourbillons
Elle sourit des yeux puis les plisse

Elle n’a peur que de l’infini.

Et j’ai peur que cela finisse.



Le jardin

La nuit quand je suis seul, je pleure parfois.
Je ne sais plus pour qui vivre, ni comment.
La fatigue m'enivre et puis, souvent,
Dans mes rêves, je visite cet endroit;

Un jardin qui ne connait pas demain
Où le soleil berce et caresse les fleurs, sèche
Les larmes sur mes joues d'enfant et lèche
Le jus sucré des prunes sur mes mains

Dans sa terre humide je plante mes pensées
Au pied d'un vieux chêne, je cache mes trésors
Je ne ressens plus de peine et je m'endors
L'esprit en paix et mes blessures pansées

A l'aube de ma vie,
Je suis mes empreintes
Et, à mes rêveries
Dorées j'emprunte
Des chemins secrets
Une voix aimante,
Le parfum familier
Des haies odorantes.

J'aurai sûrement dans mon dernier soupir
Une pensée émue pour cet Eden
J'y reviendrai dans un ultime délire
Me souvenir ma vie et oublier ma peine.

Octobre

Dans mon creux
Roule toi.
Tes cheveux
Sur moi.


Avril

Debout. Non, assis plutôt. Assis contre un mur.
Une nuit d'avril. Ennui tranquille
Des lilas, des roussettes, et en éclaboussures
Sur les briques neuves et striées, ma tête éclatée

La mousse poussera bien assez vite,
La pluie me rincera,
Avril reviendra.


Mai

Entre minuit et quatre heures,
Mes palpitations d'insomnie
Bercent sans cesse son lit
Au rythme de mon cœur

Entre minuit et quatre heures
Mes palpations sibyllines
Font tanguer sa mezzanine
Au rythme de mon cœur.

Mon cœur qui balance
Entre l'amour et la mort oscille
Et ma raison vacille
Et mon esprit se lance
Dans des réflexions confuses
Qui toujours m'amenuisent
Et la nuit me nuisent
Et le jour m'amusent

Juin

Dilate ma pupille, absinthe !
Que mille vagues me fracassent !
Que ma conscience soit éteinte !
Que plus rien ne me tracasse !


Les pas

Les uns n'aiment pas marcher au coté des autres
Ils appesantissent leur allure ou surpassent la votre
 Comme s'il était indécent de partager dans la rue
L'intimité et les pas d'un parfait inconnu.

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