mardi 6 octobre 2015

Seul sur Mars : la critique du livre, en attendant le film !

Voilà. On va encore dire que je suis un snob, que je suis blasé et que je n'apprécie rien. Mais tant pis, j'y vais quand même de ma petite critique. Seul sur Mars n'est pas nul, loin de là. Il a cette rare qualité d'être hyperréaliste sans être trop chiant, et l'histoire est captivante. Mais à mes yeux, ce n'est pas un livre. Plutôt un bon scénario de film... Je sais, je vais devoir argumenter.

L'histoire : le point fort du livre

Sous la menace d'une violente tempête de sable, l'équipage d'Ares 3, en mission sur Mars, est obligé de se carapater en urgence. Durant l'évacuation, Mark Watney est blessé par une parabole virevoltante et laissé pour mort sur la planète rouge. Mais Mark est vivant, et il va devoir affronter seul le plus grand défi du système solaire : survivre dans un environnement super-hostile avec des ressources limitées et sans aucun moyen de communiquer avec la Terre.

La suite est une course contre la montre, une série hallucinante d'épreuves remportées grâce à une ingéniosité sans pareil, une détermination sans faille, et 6 milliards d'humains solidaires, réunis autour d'un objectif suprême : sauver le cosmonaute Watney. Oui, c'est le moment où je vais devenir presque aussi sarcastique que Mark Watney. Si le roman est techniquement très réaliste, cette histoire d'entraide et de fédération entre les peuples l'est beaucoup moins. Dans le monde de Mark, les humains sont courageux et généreux, prêts à sacrifier des années de vie et des milliards de dollars pour sauver une seule personne. Tant qu'on est pris dans l'histoire, on ne fait pas vraiment attention, mais avec le recul, ça parait un peu facile. Autre aspect peu crédible : les personnages secondaires, peu représentatifs de la réalité et totalement clichés. Comme le héros est un mec blanc, l'auteur a décidé que le commandant du vaisseau serait une femme et le staff de la NASA, une pub Benetton (à l'exception du big boss, faut pas déconner). 

 Le héros un peu trop lisse

Mark Watney / Matt Damon dans Seul sur Mars
On sait peu de choses sur Mark Watney, si ce n'est qu'il est super intelligent, botaniste et pas vraiment drôle. Mark est un stéréotype de l'astronaute américain des années 60, avec des problèmes technologiques de 2020. Les épreuves glissent sur lui comme l'eau sur le sable hydrofuge. En cas de vrai coup dur, il pleure trente secondes, puis recycle ses larmes pour les boire le lendemain, alors que n'importe quel être humain aurait connu une phase de deuil de 48h suivie d'une ingestion suicidaire de piles à l’uranium. Mark se comporte comme un robot insensible et, malgré les tentatives de l'auteur pour le rendre humain, manque cruellement de personnalité. Certes il s'énerve et désespère de temps à autres, mais de façon tellement brève et prévisible que c'en est ridicule. Le personnage manque de caractère, d'excentricité. Est-ce voulu ? Les candidats-astronautes sont triés sur le volet, notamment sur des critères psychologiques : peut-être Mark est-il chiant parce qu'il a ainsi moins de chance de péter un câble que le commun des mortels terrestres ? On pourrait s'attendre à ce qu'il souffre un tout petit peu de son isolement extrême : il pourrait avoir du mal à dormir, avoir des hallucinations, souffrir de son abstinence sexuelle, perdre peu à peu la raison et se fabriquer un ami imaginaire avec ballon de volley. Mais non.

Mark est aussi un rebelle, qui dit fuck you à la NASA. Il dit plein de gros mots d'ailleurs, mais ça reste très politiquement correct. Et il fait des blagues, qu'on imagine hilarantes pour des gamins texans mais que personne n'oserait faire en France, sauf dans une pub LCL. Plus drôle avec un chapeau. C'est Matt Damon qui campe Mark Watney au ciné, c'est dire si on va rigoler. Apparemment Omar Sy n'était pas dispo.

L'auteur 

Andy Weir peut stocker 12 chewing-gums dans sa bouche.
On sait peu de choses sur Andy Weir, si ce n'est qu'il est super intelligent, programmateur informatique, probablement pas marrant (d'ailleurs il est célibataire) et qu'il a une balle de golf coincé dans chaque abajoue. Je l'imagine à l'image de son héros, pragmatique, analyste et efficace, mais totalement dénué de charisme. Seul sur Mars aurait pu s'appeler La vie rêvée d'Andy Weir. Le mec en connait un rayon en matière de missions spatiales et le souci de réalisme est vraiment appréciable. On ne la lui fait pas : apparemment, les seules erreurs techniques dans le livre sont volontaires et destinées à intensifier le ton dramatique. Encore un bon point donc. On peut ainsi lire sur Wikipédia :

Contrairement à ce qui est indiqué dans le récit un vent de l'ordre de 150 km/h sur Mars n'est pas capable d'arracher la parabole qui vient frapper l'astronaute ni ne peut faire basculer un vaisseau spatial car la pression atmosphérique à la surface de Mars est environ 170 fois plus faible que sur Terre et la force exercée par le vent est sensiblement proportionnelle à la pression atmosphérique, et cela même si la pesanteur de Mars, environ trois fois moindre que celle de la terre, diminue d'autant la stabilité au sol (notamment du vaisseau).

De même, l'auteur décrit une déchirure brutale de l'habitat dans lequel vit le héros. La cause initiale en serait l'usure de la toile qui constitue l'habitat due à une tempête et l'usage répété d'un sas pressurisé au delà de sa durée de vie prévue. Les règles appliquées par les ingénieurs de la NASA et les sociétés qui fabriquent les matériaux utilisés dans le cadre de l'exploration spatiale font que la rupture dramatique décrite dans le récit est fortement improbable. En effet, les tissus utilisés sont constitués de fibres de différentes natures, de différentes tailles et de différentes orientations. Le but étant, pour d'évidentes raisons de sécurité, que la rupture des fibres se produise de manière progressive à mesure que les contraintes sur le tissu augmentent (ou que celui-ci se détériore) et qu'ainsi, il se mette à fuir bien avant la rupture totale de l'ensemble des fibres.

Mais s'il connait les machines, Andy Weir semble ignorer le fonctionnement basique de l’être humain. L'avalanche continue d'informations techniques parvient à éclipser l'aventure humaine et souligne l'absence d'émotions. On ne perçoit même plus l'horreur de la solitude ni le désespoir de la situation.

Le style

L'histoire est écrite en mode "Journal de bord", parfois à la limite du style télégraphique. C'est Mark qui raconte, et forcément, il écrit comme il parle : "Putain de merde ! Il faut vite extraire ce CO2 de l’atmosphère de l'Habitat !" C'est très efficace : on est plongé directement dans l'action, il n'y a pratiquement pas de temps mort. Les péripéties s’enchaînent à un rythme effréné et on a du mal à poser le bouquin. Rien à redire de ce côté-là. Mais c'est aussi très froid et aride. Il y a plus d'eau liquide sur Mars que de poésie dans ce bouquin. Si vous n'avez pas aimé Flaubert, vous apprécierez ici l'absence totale de scènes d'introduction. L'auteur ne prend même pas le temps de planter le décor. Au moins, dans le film, vous aurez un ou deux plans de paysages martiens. Les seules descriptions du livre sont techniques : vous saurez combien de temps dure un cycle du recycleur d'eau ou quelles parties du rover peuvent être utilisées pour fabriquer un toaster solaire. J'aime bien la Hard S-F, mais là, on est au ground zero de la poésie. 100% technique et 0% littéraire, Seul sur Mars est trop factuel et moins détaillé qu'un scénario de film. Bon, ajoutez à ça que j'ai commis l'erreur de le lire en français... Je n'accable pas le traducteur, le livre est mal écrit dès le départ.

Les exercices de calcul

Pour bien nous faire comprendre que l'histoire est hyper bien documentée et super-réaliste, l'auteur passe son temps à poser des calculs détaillés sans grand intérêt pour le déroulement de l'intrigue. Le procédé pourrait plaire, s'il n’était répété des dizaines de fois, de manière fastidieuse. L'auteur est un programmateur informatique et franchement, ça se ressent. Il doit vivre dans la hantise d'être pris en défaut sur un aspect technique de son travail par un geek revanchard. Quelques exemples copiés-collés depuis cette page :

J'ai besoin de mille cinq cents calories par jour et je dispose de quatre cents jours de nourriture pour commencer. Combien de calories dois-je donc produire par jour pendant cette période afin de tenir mille quatre cent vingt-cinq jours ?

Bon, admettons que je cultive la surface susmentionnée. Cela me semble raisonnable. Où vais-je trouver l'eau nécessaire ? Pour passer de soixante-deux à cent vingt-six mètres carrés de terre sur dix centimètres d'épaisseur, j'aurai besoin de 6,4 mètres cube de sol supplémentaires - du boulot à la pelle ! - et de plus de deux cent cinquante litres d'eau.

Mon idée est d'obtenir six cents litres d'eau - grâce à l'hydrogène issu de l'hydrazine. Ce qui signifie que j'ai besoin de trois cents litres d'O2 liquide. Je peux créer de l'O2 assez facilement. En vingt-quatre heures, l'usine à carburant du VAM remplit un réservoir de dix litres de CO2. L'oxygénateur transformera ce CO2 en O2 ; le régulateur atmosphérique de l'Habitat, constatant une concentration en oxygène trop importante, le stockera dans les réservoirs principaux. Une fois ceux-ci pleins, je devrai transférer l'O2 dans les réservoirs des rovers, voire des combinaisons si c'est nécessaire. Toutefois, le processus est lent. Au rythme d'un demi-litre par heure, il me faudra vingt-cinq jours pour produire tout l'oxygène dont j'ai besoin.

Et on n'a pas dépassé la page 40 (sur 408). Au début, on se prend au jeu, on compte anxieusement les calories, les décilitres d'eau et les livres de caca, mais on se lasse vite, et on finit par faire confiance à Mark : il sait compter. Mais il ne fait pas rêver.


Dans le même esprit de répétition, on trouve des formulations récurrentes, qui, si elles contribuent à donner un semblant de personnalité au héros dans la version originale, paraissent tout simplement étranges en français. Par exemple, à chaque fois que Mark utilise un objet qu'il a déjà utilisé ou mentionné auparavant, il se sent obligé de demander "Vous vous souvenez ?". Oui, oui, on se souvient, c'était sur la page précédente.

Bon, j'ai à ma disposition 52 pommes de terre et une boite d'allumettes vous vous souvenez ? Putain de merde, si je plante quatre allumettes dans chaque putain de pomme de terre, je peux faire semblant d'avoir un putain d'élevage de moutons martiens. Eat this Planet Earth !

Le film sera-t-il meilleur que le livre ?

Si le film risque de faire l'impasse sur nombre de détails destinés à rendre l’histoire plus réaliste, il apportera, je l'espère, ce qui fait cruellement défaut au bouquin : de l’humanité, de l’esthétique et un peu de poésie. Outre-Atlantique, le film a été généralement bien accueilli. Sur le site de critiques Rotten Tomatoes, on peut lire que l’adaptation est fidèle au livre, et "Smart, thrilling, and surprisingly funny". Pour l'humour, j'attends de voir, on n'a pas les mêmes critères. Hélas, j'ai aussi lu que le ton du film était particulièrement léger pour un thriller dramatique, que les vannes étaient bien nazes et que le héros devenait vite exaspérant à force de toujours expliquer ce qu'il faisait. N'oublions pas non plus que c'est Ridley Scott qui est aux commandes, coupable du lamentable Prometheus, vous vous souvenez ? C'est le moment de glisser la bande-annonce du film :

En bref

Seul sur Mars est écrit comme un dialogue de film, sans fioritures ni dimension littéraire. Le travail documentaire est impressionnant. Il réjouira les passionnés de conquête spatial, les geeks hardcore, les fans de hard S-F, les robots de cuisine et les feignasses de la lecture. Malgré les écueils narratifs et les additions toutes les dix pages, l'histoire est passionnante et on a du mal à poser le bouquin. Si Andy Weir savait écrire, ce serait un chef d’œuvre. En revanche, je le déconseille à ceux qui n'ont pas vraiment d’intérêt pour les missions spatiales, ainsi qu'aux amateurs de littérature : chaque page vous fera l'effet d'un cachet effervescent coincé dans la muqueuse nasale. 

Rendez-vous prochainement pour le débrief du film :)

Edit de janvier 2016 : j'ai finalement vu le film. Déception :(

9 commentaires:

  1. Héros pas hero bon sang !

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  2. Arrrrrrrrrrrgh merci ! Héro s'écrit héros, vous vous souvenez !?

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  3. Super critique bien argumentée, le texte est plein d'esprit comme d'hab', merci !
    Pascale

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  4. Mon ami, je te savais snob, mais là, je découvre à quel point.

    D'abord, quelle idée pour un anglophone de lire un livre américain en français. Sérieusement, ce que tu critiques, là, ce n'est pas le style littéraire de l'auteur, mais celui du traducteur.

    Il n'y a que 3 livres au monde dont la première ligne m'a frappé au point de m'en souvenir :
    1. L'Etranger d'Albert Camus : « Aujourd'hui maman est morte. » Ça pose vite l'ambiance.
    2. The Lost Continent de Bill Bryson : « I come from Des Moines. Somebody had to. » Fatalement.
    3. The Martian d'Andy Weir : « I'm pretty much fucked. » Bon résumé.

    La traduction est souvent un art difficile. Parfois, c'est juste un exercice impossible. Je n'ai pas lu la version française, mais il me semble évident que l'esprit est forcément ruiné dès la 1e ligne.

    Pour ma part, j'ai adoré ce livre. (En VO bien sûr... J'ai déjà dit que c'était une drôle d'idée de lire un auteur américain en français quand on lit l'anglais ? Sans doute... Mais je n'insisterai jamais assez. Sérieux... Qu'est-ce qui t'a pris ??)

    L'auteur réussit à nous faire plonger complètement dans la perspective du narrateur. Alors, bien sûr, si c'était Flaubert qui s'était retrouvé sur Mars, tu les aurais eues, tes descriptions pleines de symbolisme romantique. Mais il se trouve que la principale perspective est celle d'un astronaute-botaniste avec une formation d'ingénieur, en mode survie, et bourré de problèmes immédiats à résoudre. Alors, forcément, le style de son journal est un peu relou par moments. Il me semble vraisemblable d'imaginer qu'il réserve ses considérations sur l'impression que lui ont laissé les nuits de pleine Deimos pour ses mémoires, s'il survit.

    Pour moi, un bon livre de fiction sert de déclencheur à la machine à réalité virtuelle qui se trouve entre mes deux oreilles. Je n'ai pas besoin qu'on m'explique à demi-mot que le champ de blé à gauche de la diligence représente les espoirs de la jeune Emma-nunuche que le champ en jachère à droite les désillusions qui l'attendent et que oh, la pauvre, elle se trouve pile entre les deux. Si l'univers que m'offre l'auteur est suffisamment cohérent et vraisemblable pour que j'y croie, et si son style est suffisamment fluide pour que je n'y pense même pas, la magie opère. Je me fais mes propres images. Et là, c'est exactement ce qui s'est passé : j'étais sur Mars. Complètement captivé et entouré de cette réalité imaginaire rendue carrément palpable par un exercice de narration absolument remarquable. C'est vrai que le style de l'écriture est très oral, ce qui doit être perturbant quand on est snob. À la limite, il faut lire le livre à haute voix, avec un accent américain, pour savourer pleinement l'expérience, si on n'est pas trop habitué à ce style. Mais cela n'en fait en rien un genre inférieur.

    Je te l'offre pour noël (en VO, remember ? ;) ) et on en rediscute.

    À partir de là, je n'aurai plus qu'un seul objectif en tête : te faire abandonner les préjugés qui t'ont été foutus dans la tête par quelque prof de français désabusé-e (pdfd) à un âge où tu étais très influençable. Flaubert, c'est génial, certes. Mais à part pour les snobs et les pdfd, la « vraie » littérature ne se limite pas à cela. (Ceci dit, je suis sûr que le pdfd contemporains de Flaubert considéraient que ce n'était pas de la vraie littérature non plus. Heureusement, tous les 200 ans, ils s'ajustent...)

    Bisous.

    Alan

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  5. PS : exercice. À lire à haute voix, avec une voix grave et lente et un accent à la John Wayne. Une fois que tu as trouvé le bon rythme, c'est absolument savoureux. “It’s a strange feeling. Everywhere I go, I’m the first. Step outside the rover? First guy ever to be there! Climb a hill? First guy to climb that hill! Kick a rock? That rock hadn’t moved in a million years! I’m the first guy to drive long-distance on Mars. The first guy to spend more than thirty-one sols on Mars. The first guy to grow crops on Mars. First, first, first! I wasn’t expecting to be first at anything.”

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  6. Pascale, Alan, merci pour vos commentaires :)

    Avant de te répondre Alan, parce que tu ne me laisses pas d’autre choix, tant je suis atteint dans ma suprême snobitude, qu’il me soit permis de rappeler que je n’ai pas trouvé que des défauts à ce livre, puisque je l’ai même lu jusqu’à la fin, en français ! Alors, dans l’ordre :

    Pris de doute, j’avais relu une bonne cinquantaine de pages en anglais. C’est vrai que j’aurais du me le procurer en V.O. Mais bon, le titre du billet est explicite : c’est une critique de « Seul sur Mars », pas de « The Martian ». Et puis si c’est certainement moins ringard en anglais, ça ne change rien aux problèmes de style et de répétitions évoqués dans le billet. Une addition reste une addition. Il faudrait évaluer le ratio chiffres/mots dans ce bouquin. On ne doit pas être loin de 0,5.

    Ensuite, si la première phrase t’a fait l’effet d’un Camus, c’est qu’il y a un souci : clairement tu étais conquis d’avance au point d’en être trop facilement impressionné. Le premier film de Bob l’Eponge m’a fait la même chose.

    What else ? Je ne m’attends évidemment pas à ce que ce geek de Mark Watney se mette subitement à parler comme Flaubert, dont je ne suis pas fan non plus d’ailleurs. Mais pourquoi, puisque durant ses longues phases d’inaction il en a largement le temps, ne décrit-il ses impressions sur les paysages, le ciel et l’immensité qui l’entourent, ses sentiments ou ses angoisses ? Ou encore, puisque cela aurait eu le bénéfice de nous épargner le style de narration robotique de Mark, l’auteur n’a-t-il pas lui-même esquissé l’ambiance glaciale de Mars en un cours paragraphe ? Il l’a pourtant fait tout au long de la seconde partie, où sur Terre, il décrit, certes sommairement, des personnes, un bureau ou encore une salle de presse. La réponse est toute trouvée ce me semble : Mark et Andy sont tous les deux des machines.

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  7. Un livre de fiction doit servir l’imaginaire, on est d’accord. Tant mieux si tu as trouvé le bouquin immersif, de mon côté, ça a plutôt bien marché jusqu’à la moitié du bouquin. Puis, je me suis lassé de plus en plus. Je ne vois que trois explications pour ton emballement :

    1 Tu aimes tellement les histoires dans l’espace que tu en as perdu tout esprit critique.
    2 Notre désaccord découle peut-être d’une question de perception : le réalisme et la cohérence (technique j’imagine, il n’y en a pas d’autre) t’ont transporté sur Mars. De mon côté, la magie n’a pas opéré. L’histoire aurait pu se passer dans un tunnel entre la Suisse et la France ou dans une file d’attente Ikea que ça n’aurait rien changé. Il m’en faut un tout petit peu plus, mais inutile de sombrer dans le symbolisme romantique pour autant !
    3 Tu es synesthète et un rapport de plantage de Mozilla te parait raconter une histoire. Je penche pour cette dernière hypothèse.

    En revanche, en ce qui concerne le style de narration oral, je ne te trouve pas d’excuses : un « exercice de narration absolument remarquable » ? Le snob en moi s’insurge et entre en ébullition. N’importe qui peut écrire des lignes de dialogues comme celles qui endommagent ce livre. Tu me diras que c’est Mark Watney qui parle.. Mais ça ne change rien, puisque c’est moi qui lis. C’est drôle que tu trouves ça réaliste. Absolument personne ne s’exprime comme ça. Le style oral ne me dérange pas, sauf quand c’est plat, répétitif et indigeste. Ce qui est remarquable en revanche, c’est l’histoire.

    « À la limite, il faut lire le livre à haute voix, avec un accent américain, pour savourer pleinement l'expérience » : ouaip, j’imagine que tu as raison, dans ce bouquin, il manque le son et l’image. C’est pour ça que cette histoire aurait du être un film dès le départ, sans passer par la case livre. Si je pouvais avoir le DVD de Bob l’Eponge pour noël, ce serait cool :)

    Enfin, je n’ai pas de préjugé sur ce que doit être un bon livre. Etre snob, ça se cultive, notamment en faisant fi des cloisons entre genres et en snobant toutes sortes de productions dans tous les domaines. Il y a des livres de SF bien écrits. Celui-là ne l’est pas. Cela n’en fait pas forcément un mauvais livre. Juste un livre moyen. Et c’est ce que j’ai écrit, en somme, dans mon billet.

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  8. Tu auras ton Bob l'Eponge pour noël, tu l'as bien mérité :)

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